Qu’est-ce que l’email spoofing ?
Définition Spoofing
L’email spoofing est une technique de falsification utilisée dans les cyberattaques pour manipuler le champ “expéditeur” d’un message. Elle consiste à modifier l’en-tête de l’email (notamment les champs “From” et “Return-Path”) afin de faire croire que le message provient d’une source légitime.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le spoofing ne nécessite pas d’intrusion dans votre serveur de messagerie. Un attaquant peut envoyer un faux email en usurpant la configuration de votre messagerie, simplement parce que celui-ci n’est pas correctement protégé par des protocoles d’authentification.
Ce type d’attaque sert souvent de point de départ à d'autres menaces comme le phishing ou le spam email, et souligne l'importance d'une stratégie de sécurité globale pour votre messagerie.
Envie de mieux comprendre comment protéger votre messagerie ? Lisez aussi : Email security : toutes les clés pour protéger vos emails des cyberattaques
À ne pas confondre :
- Le spoofing : une usurpation d’adresse, l’expéditeur semble connu
- Le phishing : une tentative de vol d’informations via un message frauduleux
- Le spam : un email non sollicité mais pas forcément dangereux
Le spoofing est souvent la première étape d’une attaque de phishing, mais il peut aussi viser à ternir votre image de marque. Car quand vos prospects reçoivent des mails frauduleux “signés” de votre entreprise, leur confiance s'effondre.
Pourquoi l’email spoofing est une menace majeure pour votre entreprise ?
L’email spoofing, ce n’est pas juste un souci technique. C’est un véritable risque business. Il suffit d’un faux email pour :
- nuire à la réputation de votre entreprise,
- perdre la confiance de vos clients et partenaires,
- et dans certains cas, subir une fuite de données ou un préjudice financier.
1. Quelles conséquences directes ?
- Des clients signalent des emails suspects venant de chez vous ?
- Vos campagnes marketing tombent dans les spams ?
- Votre nom de domaine apparaît sur des listes noires ?
Ce sont des signaux d’alerte. Et si rien n’est fait, cela peut aller très vite. La confiance est fragile. Une fois qu’elle est entachée, regagner celle de vos prospects devient un vrai challenge.
2. Le chiffre à retenir :
Selon le FBI, le spoofing d’email est à l’origine de 90 % des attaques par ingénierie sociale dans les entreprises. Et les pertes se chiffrent en millions d’euros par an.
3. Notre étude de cas express :
Une PME dans le secteur B2B voit ses prospects recevoir de faux devis infectés. Résultat : désabonnements massifs, réputation écornée, taux de conversion en chute libre. Tout ça, parce que leur domaine n’était pas protégé.
Ne pas sécuriser son adresse d’expédition officielle, c’est laisser la porte ouverte aux cybercriminels. Et dans un contexte où la fiabilité numérique est essentielle, l’impact peut être dévastateur.
Comment détecter une tentative de spoofing ?
Même si un email semble venir de votre domaine, cela ne veut pas dire qu’il est légitime. Pour protéger votre entreprise, la détection précoce des tentatives de spoofing est essentielle.
Lire entre les lignes : les signaux d’un email falsifié
Avant même de passer par des outils, quelques éléments doivent vous alerter :
- Le nom d’expéditeur est familier, mais l’adresse email ne correspond pas exactement.
- Le champ “Répondre à” (Reply-to) renvoie à un domaine inconnu.
- L’en-tête de l’email contient des champs incohérents : Return-Path, Received From, Message-ID.
- L’objet ou le ton du message est inhabituel ou trop pressant.
Outils pour analyser un email suspect
Voici quelques solutions efficaces pour vérifier l’authenticité d’un email :
- Analyse manuelle de l’en-tête (header) : accessible depuis la plupart des messageries professionnelles. Cela permet de remonter la chaîne des serveurs utilisés pour envoyer le message.
- Outils d’analyse d’en-têtes : services en ligne qui décryptent automatiquement les champs techniques (From, SPF, DKIM).
- Plateformes professionnelles comme Validity Everest :
- Surveillance continue de la réputation de votre domaine
- Détection proactive des tentatives d’usurpation
- Visualisation claire des failles de délivrabilité
Ces outils sont des compléments indispensables aux protocoles techniques (que l’on aborde dans la section suivante). Ils permettent une vision en temps réel de l’activité de votre domaine, ce qui est crucial pour prévenir les attaques.
Les protocoles techniques pour se protéger : SPF, DKIM, DMARC
La meilleure défense contre le spoofing ne repose pas uniquement sur la vigilance humaine. Elle passe par une configuration technique robuste de votre messagerie.
Voici les trois protocoles clés à déployer en priorité :
SPF : Sender Policy Framework
Le SPF permet de spécifier quels serveurs sont autorisés à envoyer des emails en votre nom. S’il est absent ou mal configuré, n’importe qui peut se faire passer pour vous.
- Il agit au niveau du domaine.
- Il est intégré dans les enregistrements DNS de votre domaine.
- Il indique aux serveurs de réception s’ils doivent accepter ou rejeter le message.
DKIM : DomainKeys Identified Mail
DKIM ajoute une signature numérique à chaque message émis depuis votre domaine. Cette signature prouve que :
- Le contenu n’a pas été modifié,
- L’expéditeur est bien autorisé par le système d’envoi.
Elle repose sur un système de cryptographie asymétrique entre votre domaine et le serveur du destinataire.
Résultat : même si un attaquant utilise votre domaine, l’absence de signature DKIM valide trahira la tentative.
DMARC : Domain-based Message Authentication, Reporting and Conformance
DMARC agit comme un chef d’orchestre qui supervise SPF et DKIM.
- Il précise ce que le serveur du destinataire doit faire si un message échoue aux vérifications : rien, mettre en quarantaine, ou rejeter.
- Il envoie des rapports de conformité que vous pouvez consulter pour surveiller les envois suspects.
- Il renforce l’autorité de votre identité de domaine.
Mise en place des protocoles : par où commencer ?
- SPF : Créez un enregistrement TXT dans votre DNS avec vos IPs autorisées.
- DKIM : Activez la signature dans votre solution de messagerie (Google Workspace, Microsoft 365, etc.)
- DMARC : Ajoutez une politique claire, même en mode monitoring dans un premier temps.
Ces normes de sécurité ne bloquent pas 100 % des attaques, mais ils rendent l’usurpation de votre domaine beaucoup plus difficile. Et surtout, ils renforcent votre légitimité auprès des serveurs de réception.
Sécurisez l’identité de votre domaine et rassurez vos destinataires
Mettre en place des protocoles techniques, c’est essentiel. Mais ce n’est qu’une partie de l’équation. La sécurité perçue est tout aussi importante : vos destinataires doivent avoir confiance dans les emails qu’ils reçoivent de votre part.
1. Adoptez une identité email irréprochable
Le moindre doute sur l’origine d’un message peut déclencher un signal d’alerte chez votre prospect. Voici les piliers d’une identité de système d’envoi maîtrisée :
- Utilisez un nom de domaine professionnel (pas de @gmail ou @outlook pour les envois officiels).
- Uniformisez vos signatures d’email sur toute l’entreprise.
- Évitez les redirections multiples ou adresses d’expédition obscures.
2. Améliorez la délivrabilité et la transparence
Un domaine bien configuré inspire confiance. Il est reconnu par les serveurs de réception comme :
- authentifié,
- légitime,
- sécurisé.
Cela a un effet direct sur votre délivrabilité : vos emails arrivent mieux, plus vite, et évitent les filtres de spam.
3. Créez un lien de confiance durable
La cybersécurité n’est pas seulement une affaire d’IT : c’est un levier de branding. Vos destinataires doivent comprendre que votre entreprise :
- prend la sécurité au sérieux,
- agit pour éviter le spam et l’usurpation,
- respecte les bonnes pratiques de messagerie.